Sud Ouest le 8 octobre 2010 07h50 | Par David briand
Une nouvelle association s'inquiète de l'avenir de la ligne SNCF Nantes-Bordeaux
Entourant la présidente nantaise de l'association, à Saintes, le Girondin Jacques Ottaviani et le Saintais Benoît Groussin montrent leur volonté d'entendre siffler les trains.photo David
briand
La scène se passe à la gare de Rochefort, le lundi 13 septembre, à 6 h 45. Une jeune fille attend le passage du train de nuit Nice-Nantes qui doit l'emmener à Luçon. Une heure et quart de voyage
pour arriver dans la sous-préfecture vendéenne, où elle suit ses études.
Seulement, à la différence du lundi précédent, les rails sont restés déserts. Le train suivant, prévu à 12 h 30, accusait une heure et demie de retard. Arrivée à bon à bon port à Luçon après 15
heures, la jeune fille rentre désormais le dimanche.
La fin des trains de nuit ?
Les membres de la Fnaut et des Afac (1) des régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Pays de la Loire s'attendent à recevoir du courrier relatant d'autres mésaventures de ce genre. Ils viennent de
créer une nouvelle association, dénommée APNB (Association pour la promotion de la ligne Nantes-La Rochelle-Bordeaux).
« Nous menons un combat offensif devant le délabrement de cette ligne reliant deux grandes agglomérations françaises et traversant des départements en essor démographique », assure le
vice-président saintais, Benoît Groussin.
Une situation qui va empirer, selon eux, avec la disparition - qu'ils annoncent pour la mi-décembre - des trains de nuit Nice-Nantes circulant les nuits du vendredi au samedi et du dimanche au
lundi. « Rien n'est acté », dément Jean-Louis Pech, à la communication régionale de la SNCF.
L'association réclame également le rétablissement d'un quatrième train corail assurant un aller-retour quotidien, supprimé en 2004 « en raison de sa faible fréquentation, car il partait tôt »,
précise M. Pech.
« Nous voulons un départ en début de matinée, pour arriver avant midi », revendique le président girondin, Jacques Ottaviani. « Rendez-vous compte, au départ de Bordeaux, on ne peut pas arriver à
Nantes avant 14 h 35… Et 14 h 19 dans l'autre sens. Difficile d'effectuer un aller-retour dans la journée », reprend-il.
2 millions de voyageurs
En sensibilisant aussi les conseils régionaux qui ont en charge les TER, l'APNB affiche comme ambitieux objectif d'arriver à un train toutes les deux heures entre les deux capitales régionales.
Elle compte, parallèlement, faire entendre sa voix dans les négociations qui se sont ouvertes entre la SNCF et l'État, appelé à subventionner ces liaisons interrégionales déficitaires. À ce
sujet, la SNCF ne communique pas sur la dette de la portion Bordeaux-Nantes, empruntée annuellement par 2 millions de voyageurs.
L'état des voies inquiète pareillement l'APNB, particulièrement entre La Rochelle et La Roche-sur-Yon. « La dernière amélioration date de 1973 », remarque un membre de l'association qui précise
que, cette année-là, il fallait 3 h 47 pour relier les deux villes. Contre 4 h 04 aujourd'hui, à une moyenne commerciale de 94 km/h.
« On ne laisse pas tomber les intercités », réfute Jean-Louis Pech, en citant les travaux « débutés voilà un an » et menés progressivement sur les voitures. « Il ne s'agit pas de coups de
peinture mais de réaménagement des espaces : accessibilité pour les handicapés, séparation des toilettes hommes et femmes, instauration de prises électriques en 1re et en 2de classe. »
(1) Fédération nationale des associations d'usagers des transports et Association française des amis des chemins de fer. Contact de l'APNB : afac.aquitaine@orange.fr ou 8 rue d'Auvours, 44000
Nantes.